La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Au contraire elle vous mets et vous mettra a l’épreuve régulièrement. Je pense a tous ceux qui ont perdu ou qui vont perdre un être cher par exemple. C’est ce qui m’est arrivé il y a quelques mois. Décès d’un parent suite a un cancer fulgurant… quoi de plus banal me direz vous ? En quoi cela peut il changer la vie de ceux qui restent sur cette terre ?
Le temps du questionnement
Cancer fulgurant incurable. La faute a pas de chance ? Diagnostiqué quand il était deja trop tard. Le compte a rebours a brutalement commencé. Espérance de vie statistiquement limitée a quelques mois. Vivre le temps qui reste avec ce cancre. Resister aux traitements lourds, espérer un gain de temps, bref envisager toutes les solutions thérapeutiques. Le second opinion medical coincide maintenant avec le premier opinion de l’oncologiste et ainsi de suite … Cette fois la médecine ne pourra plus rien y faire. Faut- il croire au miracle ? Pourquoi pas ? On est forcément different? Les jours passent et l’état de santé se degrade vite, très vite. trop vite. Se resigner a laisser échapper tout espoir est accepter le destin de l’autre qui est en train de mourir dans d’atroces souffrances ? Malgré les soins palliatifs, la douleur qui ronge l’être de l’intérieur est toujours tellement perceptible!
Ou est la beauté de la vie dans toute cette souffrance ? Est ce juste ? Non évidemment ca ne l’est pas. La souffrance fait partie de la vie. Ok … mais la vie ne doit pas se limiter a souffrir !
La mort c ‘est « quand les forces de destruction l’emportent sur les forces vives ». Certes, et la mort finit toujours par avoir le dernier mot. Naitre c’est mourir un jour et voir les autres un jour mourir autour de vous. Facile a dire ! Pas facile a faire !
Pourquoi cela arrive-t-il si tot ? Nul ne le sait et chacun aura son heure. Comment se resigner au repos « éternel » d’un être aimé dans un [possible] « arrière monde » comme disait Nietzsche? En vain j’ai cherche les réponses pendant des mois de sommeil difficile et des entrainements physiques jusqu’a l’épuisement … Pas de réponses, d ailleurs je n’ai jamais vraiment été convaincu par les histoires ou les mythes qui se veulent rassurants , ni meme compris au fond de moi le sens profond de tout cela.
Pensez a tous ces gens autour de nous qui refusent d’accepter que la [dure] réalité a bien eu lieu, d’accepter la cruauté d’une séparation, et se réfugient dans un déni, partent en déprime voire depression, ou se droguent car la réalité fait si mal. Parfois oui la réalité est dure. Une des leçons pour moi fut de prendre conscience a quel point la vie [et la santé] sur cette [seule] terre est si précieuse. C’est lorsqu’on commence a la perdre qu’elle devient si précieuse et que l’on s’arrête enfin de s’autodétruire ? Quel gâchis !
Et la lumière fut…
Ces mois de troubles finissent un jour par s’apaiser grace a la magie de nouvelles rencontres, de nouvelles idées, de reflexions, de meditations. J ai redécouvert une forme de philosophie. Peu importe laquelle – cher(e) lecteur/lectrice – mais ce type de démarche « philosophique » [mot pompeux !] arrive toujours au moment ou l’on est le plus réceptif. La philosophie peut vous apprendre « a mourir » comme disait Montaigne ou en tous les cas a re-vivre. Et pas a survivre comme un zombie après un événement douloureux.
Ces idées philosophiques, cette sagesse doivent résonner en vous. Chacun son chemin et sa quête du Graal. Chacun ses croyances, sa spiritualité. L’objectif est de recouvrer en pratique une sorte d’ataraxie, ou d’absence de troubles, en bref … une paix intérieure. Trouver un sens a sa [la] vie. Embrasser un ensemble de valeurs qui permettent de mieux vivre, d’accepter l’injustice, la maladie et la mort des êtres aimés. C’est au travers d’une telle épreuve que l’on doit se remettre en cause, ou que l’on peut aussi commencer a se torturer l’esprit, tomber dans le déni et croire a des fictions qui nous rassurent – jusqu’au jour ou elles ne nous rassureront plus. La vie se chargera de nous remettre a l’épreuve.
Comment tourner une page sombre de sa vie et continuer a bien vivre ? En faisant soi meme son deuil. Personne ne peut le faire a votre place et personne ne pourra vous y preparer.
Cette experience m’a appris qu’il faut a la fois ressentir cette douleur puis, avec une sorte de courage philosophique, être capable de se distancer, de la regarder de loin et de ne pas s’y identifier. Je ne suis pas ici sur cette terre pour souffrir [uniquenent]. Mais ni personne ni aucune substance chimique ne pourront alleger mes peines -au moins sur le long terme.
La plus grande tristesse est pour ceux qui restent – pas pour les morts. Quand on est conscient c’est que la mort n’y est pas. Quand elle est la, la conscience matérielle, la souffrance sur cette terre n’y est plus [Epicure].
En résumé
Les plus grandes leçons de cette épreuve très difficile ont été les suivantes :
- Ne croyez pas « simplement » ce qu’on vous dit. Remettez en cause les idées reçues [ notamment certaines sottises apprises pendant notre éducation ou entendues dans tous les medias ], peut être même certaines de vos croyances ?
- Refusez toute magie noire ou mystique ! D’ou cela vient il ? Que est le sens de tout cela? Pourquoi m’encourage-t-on a me comporter comme une sorte de mouton décérébré ? Quelles sont mes vraies valeurs ? Est-ce que j’applique réellement [dans la vraie vie ici ] ce a quoi je crois ?
- Etre curieux. Revenir a la source de la connaissance en vous éduquant, en lisant des livres [ et oui pas les réseaux sociaux et la television ] – pas uniquement les mythologies ou autres histoires manipulées par des intellectuels bien [peu] pensants. D’autres personnes [philosophes ou autres] sont passées par ce que vous vivez et ont eu le temps de méditer, de proposer et tester des solutions.
Il y a une lumière au bout du chemin. En suivant ces principes, vous trouverez ainsi vos propres pistes pour mieux vivre et continuer a vivre réellement dans cet ici bas. Bonne chance.
A ma mere
